Il faut distinguer l’agilité dans les outils souvent utilisés dans le milieu informatique et l’agilité comportementale que je vais aborder aujourd’hui. Agilité comportementale vue très partiellement, puisque nous allons regarder seulement la métaphore avec le banc de poissons.

 

Pourquoi un banc de poissons ???

Serait-ce un article sur le monde marin ?!  Pas exactement…

Connaissez-vous la métaphore entre l’équipe et le banc de poissons ? Elle me plaît bien !

 

Le banc de poissons illustre parfaitement l’agilité comportementale d’une équipe :

  • Il sait où il va, il sait pourquoi il y va (le SENS est connu et partagé),
  • Il sait parfaitement s’adapter en cas de problème, pour contourner un récif par exemple.
  • Sa formation collective lui permet d’échapper aux prédateurs (meilleure détection du prédateur, réduction de la fréquence des attaques, dilution du risque de capture individuelle),
  • Il optimise son efficacité (hydrodynamique) pour avancer (intelligence collective)
  • Enfin, chaque membre du banc se reconnaît et se fait confiance

 

Pour affiner un peu ce propos, regardons pourquoi et comment les poissons en banc se comportent :

La vocation première du banc est d’offrir l’équivalent d’un refuge en milieu ouvert, comme en haute mer, comparable à l’environnement des équipes qui bouge en permanence.

Les individus se trouvant au centre du banc se trouveront protégés par ceux qui en occupent les flancs. Face à l’attaque d’un prédateur, la plupart des espèces grégaires adoptent la même stratégie comportementale, et le banc se resserre pour prendre l’aspect d’une « boule », protégeant les individus les plus faibles (juvéniles…) au centre.

 

Se former en banc est pour de nombreux poissons une stratégie de survie, en optimisant notamment leurs compétences.

A la manière des oiseaux migrateurs qui volent en lignes et à une certaine distance les uns des autres afin d’optimiser leur vol en s’appuyant sur les turbulences générées par les ailes de l’oiseau précédent, certains poissons peuvent se déplacer en bancs denses en bénéficiant des mêmes bénéfices hydrodynamiques.

 

Le banc permet également une meilleure exploitation des ressources, dans un milieu très dilué : en augmentant localement le volume global du banc, par rapport au volume d’un individu, on multiplie la probabilité de trouver une source de nourriture, car, si un seul des membres du banc détecte, par exemple, une zone plus riche en plancton, le groupe entier peut en profiter.

De même, en cherchant, en réfléchissant à plusieurs, on trouve plus facilement des solutions, on bénéficie des idées et trouvailles des autres, on innove… c’est l’intelligence collective !!

 

Le banc représente de plus un modèle de synchronisation : Les relations spatiales entre les poissons d’un banc changent, car les poissons ajustent constamment leur vitesse et leur direction. Des virements synchronisés qui illustrent un parfait ballet !

Pour faire le parallèle avec l’équipe : Chacun travaille en fonction du sens collectif (et non dans son coin sans se préoccuper de son voisin). Il s’adapte en permanence aux besoins du groupe, en maintenant toujours le sens partagé de leurs actions.

 

La structure du banc de poissons n’est pas une forme géométrique régulière, elle est plutôt probabiliste et résulte de l’application, par chaque poisson, d’une règle de comportement simple : chaque individu maintient un espace vide autour de lui. La plupart des bancs sont organisés suivant le même principe du maintien approximatif de la distance.

Comme au sein de l’équipe, il existe des règles à respecter, un cadre qui sécurise.

Les poissons maintiennent leur position dans un banc en combinant les informations visuelles et celles qui sont issues de leurs lignes latérales, des récepteurs sensibles au déplacement de l’eau. Il est donc reconnu que les bancs se créent et se maintiennent en comparant des informations provenant de plus d’une source sensorielle.

Pour expliquer certains autres phénomènes comme la navigation des pigeons voyageurs, il semble qu’il faille aussi invoquer des systèmes multi sensoriels. La sélection tendrait à favoriser les animaux capables de prendre en compte le plus grand nombre d’informations.

 

De même, les équipes pérennes sont celles qui parviennent à mettre en œuvre différents comportements : synchronisation, anticipation, coopération, innovation… tout en conservant le sens collectif.

Les individus au sein de l’équipe doivent faire appel à différentes capacités, et avancer dans la confiance.

Le savoir-agir ensemble, en interdépendance avec différents interlocuteurs, internes et externes, devient une façon d’assurer une performance globale et durable.

 

Alors, soyons agiles !!!