Comment avancer si nous ne savons pas dans quel sens ?

 

Comme le dit Sénèque (philosophe latin 4 avant JC – 65 après JC) : « Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va.»

 

Les matelots qui ne savent pas quelle est leur destination, leur port d’arrivée, n’iront pas bien loin.
Effectivement, tant que l’on ne sait pas où on va, on n’ira nulle part. Il est capital de savoir où on se dirige (direction, intention) et pour quoi faire (signification).

Quand on a une vision claire de là où on va, on peut la découper en étapes, en objectifs à plus ou moins long terme, pour atteindre l’objectif !

Monter des plans sur la comète, établir des stratégies compliquées ou se démener dans tous les sens, ne servent à rien si on ne sait pas exactement là où on veut se rendre.
Le sens est primordial, essentiel, structurant. Cette direction nous donne un cap, nous aligne sur une étoile.

 

Au sein de l’entreprise, un des rôles principaux du dirigeant est de donner un cap à l’entreprise, c’est-à-dire de déterminer le but à atteindre et d’expliquer le choix de cette direction. C’est notamment donner des orientations claires à ses collaborateurs ainsi que des objectifs stimulants et cohérents avec la stratégie de l’organisation.

Cela permet à chacun d’inscrire ses actions dans les enjeux de l’entreprise, d’appréhender son rôle et sa mission, de se raccrocher à une vision inspirante et de déterminer les priorités.

L’adhésion, l’engagement, la motivation passe par la compréhension et le sens de son action. La performance d’une équipe se définit par la réalisation d’un but commun.

La première chose à laquelle il faut donc réfléchir : où je vais ? et pour quoi je vais là ? à quel besoin cela répond ?

 

Définition du SENS du travail :

(Sensus) la signification du travail, la valeur du travail aux yeux du sujet et la définition ou la représentation qu’il en a.

(Sumo) la direction, l’orientation du sujet dans son travail, ce qu’il recherche dans le travail et les desseins qui guident ses actions.

(Phénoménologie) l’effet de cohérence entre le sujet et le travail qu’il accomplit, entre ses attentes, ses valeurs et les gestes qu’il pose quotidiennement dans le milieu de travail.

 

A la fois direction et signification, le sens est subjectif. Il nous place dans un chemin d’évolution, nous donne un sentiment concret d’utilité, c’est à dire de participer à l’accomplissement de quelque chose qui a de l’importance à nos yeux.
Le sens permet de retrouver le goût et la fierté du travail, le désir d’implication, le sentiment d’appartenance, le plaisir, la motivation.

Pour que le travail ait un sens, il doit procurer de la satisfaction à la personne qui l’effectue, correspondre à ses intérêts, faire appel à ses compétences, stimuler le développement de son potentiel et lui permettre d’atteindre ses objectifs.

Donner du sens à sa vie professionnelle, c’est une fontaine de jouvence qui nourrit l’énergie, l’ardeur, ainsi qu’une partie du besoin de reconnaissance en nous donnant un sentiment d’utilité. Bien au-delà du statut et du salaire, un boulot qui a du sens nous donne envie de nous lever le matin, qui apporte bonne humeur, plaisir, épanouissement.

Dans la vie personnelle, cela revient à savoir qui nous sommes.

Comme l’air, il est difficile de savoir ce qu’est le sens aussi longtemps qu’on n’en manque pas !

 

Voici l’histoire des tailleurs de pierre que j’utilise souvent en coaching pour illustrer le travail sur le sens :

LES TAILLEURS DE PIERRE

tailleurs-pierre-sens

Il était une fois, trois hommes qui taillaient des pierres avec les mêmes outils, au même endroit et au même rythme…

Le premier travaillait presque mécaniquement et quand on lui demanda ce qu’il est en train de faire, il répondit étonné : « Je taille une pierre ! Ça ne se voit pas ?».

Non loin de lui, le second effectuait méthodiquement son travail. A la même demande, il expliqua calmement : « Je taille une pierre pour construire un mur. ».

Un peu plus loin, le troisième travaillait sa matière première avec ferveur, respect et délicatesse comme s’il s’agissait d’un joyau.

Et lorsqu’on lui demanda ce qu’il faisait, il répondit avec enthousiasme :
« Moi ? Je construis une cathédrale… ».