Pour vivre, l’homme doit se nourrir, s’hydrater et recevoir des signes de reconnaissance !

 

Nous sommes des êtres sociaux et avons besoin de signes de notre entourage pour nous développer.

En avons-nous bien conscience ?

 

 

 

Qu’est-ce qu’un signe de reconnaissance ?

 

C’est en se basant sur la théorie de l’hospitalisme* de René Spitz, qu’Éric Berne, (psychiatre américain, fondateur de l’Analyse Transactionnelle), a pensé le principe des « Strokes », traduit en Français par « Signes de Reconnaissance ».

Éric Berne définit un signe de reconnaissance, comme “tout acte impliquant la reconnaissance de la présence d’autrui“.

Donner un signe de reconnaissance, c’est s’intéresser à l’autre, lui donner de l’attention. Cela va du simple « bonjour » à des formes plus élaborées de feedback (positif ou négatif).

Avec ou sans mots, avec des gestes ou un regard, nous envoyons une information : « Le fait que tu sois là m’importe, ce que tu vas faire m’importe». « Tu existes à mes yeux ».

 

*L’hospitalisme est un état dépressif qui se manifeste chez certains enfants séparés précocement de tout lien d’affection (carence affective totale). Ce phénomène est souvent observé dans les anciens orphelinats en Europe de l’Est (Roumanie et Bulgarie).

Observant un taux inquiétant de mortalité infantile dans les orphelinats, René SPITZ a cherché à comprendre. Certains des bébés orphelins se laissaient mourir, alors que d’autres se développaient normalement. Les observations de SPITZ l’ont amené à la conclusion que la différence entre les enfants qui mouraient et les enfants qui se développaient était le comportement des nurses. Certaines d’entre elles dispensaient les soins aux enfants, selon les recommandations de l’époque, de manière mécanique. Alors que d’autres, de leur propre initiative, étaient dans une relation chargée d’affect : un sourire, une caresse, un câlin. Les enfants qui recevaient ces soins vivaient, les autres se laissaient mourir. https://www.youtube.com/watch?v=OgzWqcsA21I

 

 

Indispensable à notre survie et à notre développement

 

« En l’absence de signes de reconnaissance, la moelle épinière se flétrit. » Eric Berne

 

Eric Berne explique que recevoir des signes de reconnaissance, de la considération en tant qu’être humain par d’autres êtres humains, est un besoin psychologique fondamental.

Les signes de reconnaissance sont ainsi indispensables à notre survie et à notre développement. On ne peut pas vivre dans l’indifférence.

En effet, tous autant que nous sommes, où que nous soyons sur Terre, nous sommes des animaux sociaux : nous ne pouvons pas nous passer de la reconnaissance d’autrui.

En l’absence de signes de reconnaissance, certains développent des comportements inadaptés pour attirer l’attention (problèmes ou situations conflictuelles) préférables à l’indifférence.

Ce que nous n’obtenons pas de manière positive, nous nous arrangeons inconsciemment pour l’obtenir de façon négative. Il n’y a rien de pire que l’indifférence. Mieux vaut donc recevoir des critiques, des reproches qu’aucune attention.

 

 

Vous l’avez compris, les signes de reconnaissance représentent un carburant nécessaire à notre croissance, à notre développement comme la satisfaction des besoins physiologiques.

 

 

 

Économie et échanges de signes de reconnaissance

 

Claude Steiner, co-fondateur de l’Analyse Transactionnelle avec Eric Berne, a proposé l’idée que l’économie des Signes de Reconnaissance était souvent basée sur le principe de l’offre et de la demande.

La manière dont sont gérés les signes de reconnaissance dépend d’une croyance de pénurie, selon laquelle il n’y aurait pas assez de signes de reconnaissance positifs pour tout le monde. Cette croyance est issue d’une gestion rigide issue de l’enfance.

Pourtant, les signes de reconnaissance représentent une ressource inépuisable (on peut toujours faire des feedbacks).

Mais, nombreux sont ceux qui empêchent la libre circulation des strokes ou négligent de s’occuper de leurs besoins en strokes.

La plupart des gens vivent avec un régime déficient en SR qui les affame. Ils consacrent alors beaucoup d’énergie afin d’assouvir cette faim.

Pour certains, un simple signe de reconnaissance peut combler ce besoin, pour d’autres, la faim est insatiable.

Claude Steiner explique que nous devons savoir demander des signes de reconnaissance, savoir les accepter, les refuser, les donner, et en donner à soi-même.

Beaucoup de nos comportements sont basés sur notre capacité ou incapacité à donner et recevoir des signes de reconnaissance. Mettre un socle à l’intérieur de nous pour ne pas laisser filer le stroke positif permet de gonfler la confiance en soi.

La présence en quantité et qualité donne accès à l’autonomie. Enfin, donner des feedbacks nourrit les liens et évitent les situations de conflits.

 

Il s’agit d’énergie renouvelable. Nous ne serons jamais à court de sourires, de feedbacks, de gestes de courtoisie !

 

 

 

Les signes de reconnaissance en entreprise

 

 

Ce besoin primaire, peu intégré, notamment en entreprise, est source d’estime de soi quand il est assouvi, et de manque de confiance en soi quand il est ignoré. Il contribue à la satisfaction personnelle et donne envie de faire, et de faire encore mieux.

 

Pour se sentir vivant dans une équipe, nous devons recevoir des signes de reconnaissance… et mieux vaut recevoir des SR négatifs que pas du tout !

 

 

Importance de donner des signes de reconnaissance à ses collaborateurs

 

L’idée « quand c’est bien, c’est juste normal, et ne justifie pas de retour spécifique  » est fréquemment entretenue parmi les managers. Alors que accuser réception de tout comportement approprié contribue à encourager, et incite son auteur à le déployer sous d’autres formes.  Ce cercle vertueux ainsi créé, alimente naturellement la motivation des collaborateurs.

 

« De toute façon, qu’on fasse bien son travail ou non, le résultat est le même : la hiérarchie nous ignore ». Et la personne commence à arriver en retard …

Lorsque nous identifions une attitude nous permettant d’obtenir des signes de reconnaissance positifs, nous cherchons à la reproduire, pour maximiser notre satisfaction.

Ainsi, donner du retour positif à un collaborateur performant, renforce sa motivation à reproduire ce qui lui vaut cet encouragement.

 

 

 

 

Types de signes de reconnaissance

 

 

 

Il est aussi important de féliciter quelqu’un qui vient de réussir un examen, que de marquer son désaccord sur une initiative ou de critiquer une réalisation. C’est en effet un excellent moyen d’apprentissage.

 

 

 

Caractéristiques d’un SR de qualité :

 

 

 

 

Approprié

il est adressé peu de temps après l’événement déclencheur, dans des circonstances et un contexte appropriés, en l’isolant de tout autre propos.

 

Dosé

il est adressé en quantité compatible avec ce que l’autre est capable de recevoir. Chacun a une dose habituelle de strokes : en dessous de cette dose, il va lui en manquer et il va en  » provoquer  » davantage ; au-delà de cette dose, les signes qui lui seront adressés n’auront plus d’impact.

 

Personnalisé

il concerne un acte, un résultat, un comportement spécifique et propre à la personne à laquelle il s’adresse. Trop globalisant, il n’atteindra pas sa cible et ne produira pas l’effet escompté.

 

Sincère

il exprime une satisfaction réelle et exprimée de manière congruente (les mots utilisés doivent être en accord avec l’intonation et la gestuelle associées).

 

Argumenté

il repose sur des éléments factuels, ayant trait au comportement, au résultat, ou à la situation à l’origine du  » stroke « .

 

 

Ces manifestations d’attention étant une ressource inépuisable, nous avons tout à gagner à les échanger dans nos équipes !