« Et surtout prends soin de toi ! »

 

Je répète à qui veut bien l’entendre qu’il faut prendre soin de soi.

Mais souvent, on me répond qu’on n’a pas le temps, qu’on ne sait pas faire, que c’est égoïste…

Pourtant, intellectuellement, nous savons que notre bien-être dépend de la bienveillance que nous avons pour nous-mêmes, de notre capacité à nous traiter avec douceur.

Mais on ne le fait pas….

 

Ça veut dire quoi « prendre soin de soi » ?

A quoi ça sert ?

Pourquoi est-ce si difficile ?

Comment faire ?

 

 

Un essai de définition …

 

Prêter attention, veiller à son bien-être, se faire plaisir, prendre du temps pour soi, savoir s’écouter, vivre le moment présent et réfléchir sur ce qui fait du bien …

Prendre soin de soi signifie, bien sûr, se garder en vie, mais également se respecter, rechercher ce qui nous rend davantage vivants, alignés, écouter et satisfaire NOS besoins. Ne plus se mettre entre parenthèses et écouter son intuition.

Prendre soin de soi, c’est sortir du système d’effort et de sacrifice pour le bien-être des autres. C’est prendre conscience de soi, de renouer avec soi-même.

Penser à soi, c’est aussi se redéfinir comme étant la personne la plus importante de sa vie. De vivre en paix avec notre histoire, avec ses faiblesses, accepter ses imperfections avec bienveillance. Être constructif, voir le bon, le beau sans se juger en permanence.

Nul n’est parfait. Et ce n’est pas une phrase en l’air.

En bref, c’est comprendre que nous méritons de nous aimer sans condition et de nous traiter correctement.

 

 

Pourquoi prendre soin de soi ?

 

« Charité bien ordonnée commence par soi-même »

Nous avons surement intégré, dans un coin de la tête, qu’il est impossible d’être bien avec les autres, avec son environnement, si on ne prend pas soin de soi-même.

Effectivement, une personne qui va bien, est disponible pour les autres, dégage des ondes positives et réjouit son entourage par son dynamisme, sa légèreté.

Une personne qui va bien a répondu favorablement à ses besoins, les a satisfaits.

Donc pour aller bien, il est important de définir ses besoins, connaître ce qui nous ressource, ce qui nous nourrit.

Prendre soin de soi représente la base essentielle pour construire un équilibre entre nous et les autres. Je ne peux être favorablement disponible à mon environnement, et avoir une énergie optimale, que dans la mesure où j’ai répondu d’abord à mes besoins.

Par exemple, je peux prendre soin d’un proche malade dans de meilleures conditions si j’ai au préalable dormi, mangé dans un endroit ressourçant, comblé mon envie de voir mes enfants … Sinon, je risque d’être désagréable, négatif, frustré…, et d’en vouloir inconsciemment à l’autre.

Dans les protocoles d’aviation, le parent doit d’abord mettre le masque à oxygène sur son visage pour ensuite le mettre sur celui de son enfant. Il prend soin, en priorité, de son intégrité physique pour être en mesure de s’occuper des autres. Ce n’est pas de l’égoïsme, c’est au contraire une façon intelligente (et non désespérée) de se disposer à venir en aide.

Enfin, le regard que les autres posent sur moi est directement lié au regard que je pose sur moi-même. C’est un cercle vertueux. Prendre soin de soi est bon pour tout le monde ! Le bonheur est contagieux.

 

 

Pourquoi est-ce si difficile ?

 

La démarche pour aller jusqu’à nous-mêmes (et donc aux autres) n’est pas chose aisée car le chemin est semé d’embuches.

Plusieurs raisons :

  • Construction et regard parental : si l’environnement dans lequel on a grandi était rigide, les attentions et les câlins étaient absents. Ces attentions peuvent même alors représenter un danger une fois adulte. On ne s’autorise pas à aller là où nos parents ne sont jamais aller : se faire plaisir, prendre du temps pour soi, s’écouter…
  • Éducation : on nous a appris qu’il ne faut pas être égoïste. On s’éloigne au fil de notre croissance de la satisfaction de nos besoins. Enfant, nous savons très bien répondre à ce qui nous est nécessaire (jouer, dormir, manger…), puis on s’oublie pour répondre à l’injonction « il faut vivre pour les autres » et faire passer le bien-être d’autrui en priorité. Ceux qui ont tellement l’habitude de se placer au second plan ne trouvent même pas étrange de donner la télécommande de leur vie à d’autres mains que les leurs.
  • Expériences blessantes : manque de reconnaissance, exigences démesurées qui nous incitent à nous créer un masque ou nous réfugier derrière des murs de protection.
  • Croyances limitantes plus ou moins conscientes qui engendrent culpabilité :
    • considérer que s’occuper de soi est une perte de temps, une preuve d’égoïsme
    • associer repos et paresse
    • « Je n’ai pas le droit de me faire plaisir »
    • « Je ne mérite pas ces dépenses »
    • Les dépenses futiles (soin du corps…) sont méprisantes
    • L’idée d’être pour soi LA priorité absolue est très mal vue = égocentrisme
  • Ne pas se sentir important, sans valeur, ne pas trouver sa place génère un sentiment d’inutilité et ainsi prendre soin de soi n’a pas de sens.

 

 

 

Comment faire ?

 

  • Définir ses besoins, identifier ce qui nous nourrit, nous rend heureux, nous ressource : faire la fête ? ou être tranquille seul au coin du feu ? prendre un bain ? recevoir un signe de reconnaissance de la part de sa hiérarchie ?
  • Etre attentif à sa petite voix intérieure : cette décision est-elle en accord avec ce que je pense, avec mes valeurs, mes priorités ou est-ce « pour faire plaisir » ou parce « qu’il faut faire ainsi » ?
  • Se mettre à l’écoute de ce qu’on ressent physiquement : que dit mon corps ? quelle énergie je ressens ?
  • Supprimer les « je dois », « il faut que », « je ne dois pas »…
  • Garder du temps pour soi dans son agenda
  • Apprendre à dire non aux sollicitations qui ne nous font pas envie

 

Alors prenez-soin de vous !